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economie et humanite
21 juillet 2020

Transformations sociales


Transformations sociales

Qu’est ce qu’une classe sociale ?

Une classe sociale est un regroupement des individus ou de groupe d’individus présentant des mêmes conditions de vie (mode de vie, prestige sociale etc.) au sein d’une société.

 Les classes sociales sont les groupes sociaux de grandes dimensions nées de la division sociale du travail, des inégalités, des conditions d’existence et des relations de pouvoir. Ces groupements plus ou moins homogènes sont caractérisés par des conditions matérielles d’existence nouvelles et un style de vie général qui leur sont propres ainsi qu’une tendance à l’hérédité (reproduction sociale).

Les classes sociales peuvent constituer des communautés et agir comme acteur collectif. La bourgeoisie, la classe ouvrière, la paysannerie, etc. sont les classes le plus souvent répertoriées dans les pays industrialisés capitalistes (PIC).

Quelles sont les différentes classifications des individus que nous pouvons faire ?

     Il s’agit de savoir comment classer les individus dans des groupes sociaux de telle sorte qu’il soit le plus homogène possible. Deux grandes écoles se sont penchées sur cette question.

La classification selon les Marxistes

     Pour les Marxistes l’appartenance d’un individu à tel ou tel groupe est défini par sa position dans le processus de production. Il s’agit en d’autres termes de sa possession ou non des moyens de production. Ainsi pour l’école Marxiste, il n’existe que deux classes sociales : la bourgeoisie (ceux détiennent les moyens de production) et le prolétariat (ceux qui vendent leur force de travail).

La classification selon les fonctionnalistes

Ce courant de pensée avec à sa tête Max WEBER en Allemagne et Pearson aux USA met l’accent sur les critères économiques, surtout pour déterminer l’appartenance d’un individu à telle ou telle classe. Ces critères économiques sont : la profession, le niveau de revenu, le niveau de consommation, etc.

Cette conception des classes sociales a conduit l’INSEE en France à adopter la nomenclature des catégories socioprofessionnelles (CSP) devenue en 1982 la nomenclature des professions et catégories socioprofessionnelles (PCS).

L’évolution des classes sociales dans les PIC ?

Le développement des classes moyennes

Le concept de classe moyenne est apparu dans les années 1930. Le sociologue Français Halbwachs 1851-1945 définit les classes moyennes comme étant des catégories de personnes ayant un revenu et un patrimoine de niveau moyen, intermédiaire entre le niveau de revenu des classes supérieures et celui des classes populaires. 

En réalité cette notion de classe moyenne ainsi définie est assez floue car les catégories de personnes ainsi rassemblées présentent des caractéristiques fortes différentes sur le plan professionnel et politique.

La désagrégation de la classe ouvrière

 Avec le phénomène de la désindustrialisation, les effectifs de cette classe se sont considérablement réduits mais parallèlement on a aussi assisté à une amélioration des conditions de matérielles d’existence des ouvriers.

Ainsi 50% des ouvriers vivent dans des maisons individuelles dont 37% sont propriétaires de leurs logements. De plus en plus d’ouvriers partent en vacances, ont des voitures et disposent d’un niveau d’équipement de ménage élevé. D’une certaine manière on peut considérer que la majorité des ouvriers ont de nos jours un niveau de vie élevé.

On est alors amener à se demander si la classe ouvrière jadis défavorisée et exploitée n’avait pas disparue ou si elle s’est tout simplement embourgeoiser. Ces questions ne sont faciles à répondre.

Car si les conditions de vie et de travail des ouvriers se sont nettement améliorées, la classe ouvrière a néanmoins conservé un certain nombre de spécificité en gardant la position du dominé et exploité dans le processus de production.

Malgré l’amélioration de ces conditions, les ouvriers ne sont pas devenus les propriétaires des moyens de production.

c-L’exemple des employeurs

 Théoriquement un groupe social est d’autant plus fort, plus structuré qu’il se retrouve en dehors du lieu de travail, dans un milieu homogène, partageant les mêmes joies et les mêmes peines. Dans les PIC, ce sont les paysans et les ouvriers qui répondent à un tel comportement.

Quant aux employeurs étant assez homogène sur le lieu de travail, ils ont des comportements radicalement différents en dehors de leurs activités professionnelles.

Qu’est ce qu’une mobilité sociale ?

La mobilité sociale est le trajet accompli par un individu dans l’espace social. Il s’agit généralement d’un changement de statut social par rapport à ses parents ou d’un changement lié à la carrière professionnelle de l’individu. Il y a lieu de distinguer :

-la mobilité intra générationnelle : C’est la mobilité de l’individu au cours de sa vie professionnelle ;

-la mobilité intergénérationnelle : C’est la mobilité professionnelle d’un individu par rapport à la profession de ses parents ou grands-parents.

La mobilité sociale peut être horizontale, dans ce cas le changement de profession ou la promotion obtenue n’entraine pas une modification véritable de la position sociale de l’individu.

Exemple : Un employé qui devient un cadre moyen dans une entreprise

-la mobilité sociale peut être également verticale, dans ce cas le changement de la profession ou dans la profession entraine soit une ascension sociale ou un déclin social.

Exemple : Un ouvrier qui devient un patron ou un patron qui devient un ouvrier

Comment mesure t’on la mobilité sociale ?

Cette mobilité se mesure à l’aide d’une table de mobilité dont le but est la description du changement intervenu dans le statut social de l’individu par rapport à celui de ses ascendants. La mobilité sociale est le plus souvent exprimée en catégorie socioprofessionnelle (CPS) ou profession et catégorie socioprofessionnelle (PCS) sur trois (3) générations (mobilité sociale entre grand père et petit-fils).

     Pour que l’analyse soit homogène, il est nécessaire de prendre en compte le statut social des individus et de leur ascendant au même âge.

La lecture d’une table de mobilité

     Considérons une population de 1000 individus répartis entre deux classes : la classe supérieure et la classe populaire.

     On peut dresser une 1ère table de mobilité sociale exprimée en effectif.

Classe des enfants Classe des pères 

CS

CP

TOTAL


CS

250

150

400


CP

100

500

600


TOTAL

350

650

1000



     A partir de cette 1ère table on peut dresser deux types de tables de mobilité sociale.

-Le tableau de destinée sociale : Il permet de savoir ceux qui sont devenus les enfants issus d’une même classe sociale c’est-à-dire dont les pères appartiennent à la même classe sociale.

     La destinée sociale se lit en ligne. On part de l’origine pour chercher le devenir. Ainsi sur un total de 400 enfants dont les pères appartiennent à la classe supérieure, 250 sont devenus membres de la classe supérieure et 150 sont devenus membres de la classe populaire.

     Sur un total de 600 enfants dont les pères appartiennent à la classe populaire, 100 sont devenus membres de la classe supérieure et 500 sont devenus membres de la classe populaire. On peut également établir la table de destinée sociale en pourcentage.

Classe des enfants Classe des pères 

CS %

CP %

TOTAL %


CS %

71,43

23,08

40


CP %

28,57

76,92

60


TOTAL %

100

100

100



• = 71,43 ; =28,57

• =23008 ; =76,92


Classe des enfants Classe des pères 

CS %

CP %

TOTAL


CS

62,5

37,5

100


CP

16,67

83,33

100


TOTAL

35

65

100



• =62,5 ; =37,5

• =16,67 ; =83,33

• =35 ; =65

-la table de recrutement social : Elle permet de savoir l’origine sociale des individus appartenant à telle ou telle classe. Il s’agit de savoir dans quelle classe sociale les individus appartenant à telle ou telle classe ont-ils été recruté.

Le recrutement social se lit en colonne. On part du devenir pour rechercher l’origine. Ainsi sur 350 enfants appartenant à la classe supérieure 250 sont issus de cette même classe et 100 proviennent de la classe populaire.

Sur 650 enfants appartenant à la classe populaire 150 proviennent de la classe supérieure et 500 sont issus de la classe populaire.

     On peut également établir la table de recrutement en pourcentage.

Classe des enfants Classe des pères 

CS %

CP %

TOTAL %


CS

71,48

23,08

40


CP

28,57

76,92

60


TOTAL

100

100

100



REMARQUE : Les tables de destinée et de recrutement social permettent de faire les constats suivants :

*La grande majorité des enfants occupent la même position sociale que leurs pères : c’est le phénomène de l’immobilité ou rigidité sociale. Ainsi sur les 400 enfants, tous les pères étaient membres de la classe supérieure ; 250 deviennent membres de cette classe soit 62,5%.

*aussi la grande majorité des enfants sont issues des mêmes classes sociales auxquelles appartiennent leurs pères. C’est le phénomène de l’auto recrutement. Cela veut dire que chaque classe sociale recrute majoritairement en son sein. Ainsi sur 650 enfants appartenant à la classe populaire 500 sont issus de cette même classe soit 76,92.

Calculs relatifs à l’immobilité et à la mobilité sociale

     L’immobilité ou rigidité sociale est représentée par des individus occupant la même position sociale que leurs pères d’intersection des lignes et de colonnes de même nature ou les chiffres se trouvent sur la diagonale donne cette immobilité sociale. L’instrument d’analyse de l’immobilité sociale est le coefficient de l’immobilité sociale. Sa formule est :

CRS ou CIS= (Chiffres situés sur la diagonale/Effectif total)*100

CIS==750%

     Ainsi 750 individus sur 100 sont immobiles, ce qui représente 75% de la population.

     La mobilité sociale est représentée par les individus dont le statut social est différent de celui de leurs pères.

L’intersection des lignes et des colonnes de nature différentes où les chiffres situés en hors de la diagonale donnent cette mobilité sociale.

L’instrument d’analyse de la mobilité sociale est le coefficient de mobilité sociale dont la formule est : CmS= 

CmS= = 25%

Ainsi 250 individus sur 1000 sont mobiles, cela représente 25% de la population à l’extrême, l’immobilité parfaite serait de 100% et la mobilité nulle tandis qu’en inverse une mobilité parfaite de 100% donne une rigidité nulle.

Quels les facteurs de la mobilité sociale ?

L’évolution des structures ou mobilité structurelle

     La mobilité structurelle est une mobilité forcée due à l’évolution des structures économiques et des comportements démographiques au cours du processus de développement économique et social. Elle se manifeste par les disparitions ou la régression de certaines activités pendant que d’autres se développent.

     Ainsi sous l’influence du progrès technique, on a une modification de la part des secteurs d’activités dans l’activité économique. Dans un 1er temps l’agriculture perd du poids au profit de l’industrie.

     Avec la création des grandes exploitations agricoles, la CSP des exploitants agricoles se trouve presqu’en déclin. L’essentiel des investissements dont les créations d’emplois se trouvent concentrés dans les deux autres secteurs d’activité. C’est pourquoi cette CSP ne représente que 3 à4% de la population active dans les pays développés.

     Dans un 2nd temps l’industrie perd à son tour du poids par rapport au tertiaire à cause du phénomène de la désindustrialisation se faisant.

     L’essentiel des investissements et des créations d’emplois sont réalisés dans le tertiaire.

     A cette évolution structurelle s’ajoute à l’évolution du comportement démographique pour expliquer la mobilité sociale.

     Les PCS à forte fécondité comme les agriculteurs et les ouvriers connaissent ainsi une forte mobilité sociale car la destinée des enfants de ces milieux se trouve le plus souvent en dehors de ces PCS. Par contre les PCS à faible fécondité comme les employés et les cadres supérieurs ont une mobilité minimale et le renouvellement ou l’extension de ces PCS nécessite un recrutement extérieur. La mobilité des circulations est liée au désir ou à l’aspiration des individus d’accéder à un niveau de vie supérieur.

Le capital économique, social et culturel

 Les groupes sociaux sont différents à cause de leur accès inégal à trois sources de richesse : certaines sont plus ou moins dotée en capital économique, d’autres sont plus ou moins dotée en capital social pendant que certains groupes sociaux détiennent un capital culturel plus ou moins important.

     Le capital est composé du patrimoine et du revenu, l’importance de ce capital économique est variable selon les classes sociales.

     Généralement, l’existence du capital économique est source d’immobilité sociale alors que son absence ou son influence favorise la mobilité sociale. Le capital social est un réseau de connaissance et de relation sociale qui est mis à la disposition des enfants et peut souvent constituer important un facteur de mobilité sociale

     Le capital culturel comprend le niveau d’éducation des femmes, des atouts liés à l’école et à la lecture (diplôme, savoir-faire, langue). Le capital culturel créé un environnement favorable dans lequel puisent les enfants et joue un rôle très important dans leur avenir. Chaque groupe social combine ces trois espèces de capital dans sa quête de bonheur.

     Il arrive souvent que le capital des enfants reproduit celui des parents dans sa nature et dans sa composition.


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