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economie et humanite
13 juillet 2020

La crise des années 70-80 et les politiques anticrises

 La crise des années 70-80 et les politiques anticrises
C'est quoi le Carré magique de Nicolas KALDOR ?
C’est une représentation graphique de la situation économique à partir de 4 indicateurs : le taux de croissance du PIB, le taux de chômage, le taux de croissance des prix à la consommation et le solde de la balance des transactions courantes (en % du PIB). Il s’agit d’un carré imaginé par l’économiste Britannique Nicolas KALDOR pour l’OCDE parce que les pays appartenant à cette organisation retenaient ces 4 indicateurs comme les principaux objectifs de leur politique : la croissance économique, le plein emploi de la main d’œuvre, la stabilité des prix et l’équilibre des échanges extérieurs.
Le carré est réputé magique parce que l’expérience prouve qu’il est très difficile d’atteindre simultanément les 4 objectifs du moins à court terme.
En effet une politique de relance de l’activité économique destinée à réduire le chômage risque fort d’avoir des conséquences inflationnistes et d’entraîner un déficit du commerce extérieur. Aussi une politique de désinflation (baisse des prix) contenu n’autorise le taux de croissance sensiblement supérieur à celui des principaux partenaires commerciaux et peut provoquer une augmentation du taux de chômage.
Plus la surface du quadrilatère correspond aux statistiques d’un pays à une période donnée, plus la situation économique s’améliore ; si elles s’éloignent de la surface théorique du carré magique plus la situation économique se détériore.
 La déformation du quadrilatère dans une direction particulière fournit de plus une indication sur l’efficacité de la politique économique dans tel ou tel domaine.
Caractérisez la crise des 20 moroses ?
Les trente glorieuses ont laissé la place aux moroses qui présentent les caractéristiques suivantes :
1-Ralentissement de la croissance économique
     Les taux de croissance économique ont baissé de moitié dans les pays développés à économie de marché (PDEM) pour ne représenter que 1,5% à 2% en moyenne chaque année. Malgré la crise, le PIB a néanmoins continué à augmenter à la différence de la grande dépression des années 30. La crise a surtout été ressentie dans le domaine industriel entrainant ainsi une diminution de la production industrielle mondiale entre 1979 et 1982. Le ralentissement de la croissance n’a épargné aucun pays.
2-L’inflation
Les 20 moroses ont été marquées par la flambée des prix dans les pays industrialisés capitalistes. L’inflation est passée aussi d’une moyenne de 4% sur la période 1963-1972 à une inflation à deux chiffres. On a alors parlé d’inflation galopante dans ces pays. Deux pics ont été mis en évidence 1974-1975 1980-1981 correspondants aux deux chocs pétroliers c’est à partir de 1981 qu’on a assisté dans les pays développés à économie de marché à un vaste mouvement de désinflation.
3-Le chômage
     Après une situation de quasi plein emploi en 1969, le taux de chômage a augmenté dans tous les pays de l’OCDE pour atteindre son sommet à 8,3% en moyenne. Le Royaume uni et les USA étaient les plus touchés aves respectivement 13,1% et 9,5% de taux de chômage. Seul le Japon reste proche du plein emploi avec un taux de chômage de 2,6% en 1983.
     Les deux chocs pétroliers sont à l’origine de l’apparition d’une nouvelle situation : la stagflation qui est la coexistence d’une croissance économique faible et d’une inflation importante.
4-Les différents déséquilibres
Les déficits extérieurs
     La balance des opérations courantes était restée équilibrée jusqu’en 1974-1975 dans les pays développés à économie de marché (PDEM). Après cette date, on a distingué deux catégories de pays ; la RFA et le Japon qui sont restés largement excédentaires et les autres avec en tête les USA qui sont déficitaires. C’est ainsi qu’à la fin des années 1980, le déficit Américain avait atteint 154 milliards de dollar US.
Les besoins de financement des administrations
La crise des années 70-80 a sérieusement perturbé la comptabilité publique des pays industrialisés capitalistes (PIC) notamment en 1975 et en 1982. Les stabilisateurs économiques ont été gravement affectés. La crise s’était soldée par une alliance de croissance économique ce qui a entrainé une augmentation du chômage et des dépenses publiques mais également la baisse des recettes de l’Etat. Le déficit budgétaire était devenu partout la règle tout comme la montée de l’endettement de l’Etat. Ainsi en 1982 la dette des USA avait atteint 3000 milliards de dollar SA alors que l’ensemble des pays du tiers monde totalisait une dette de 1200 milliards de dollar US.
Quels sont les facteurs de la crise des vingt moroses ?
1-Les facteurs conjoncturels, la mise en cause du pétrole :
     Les deux chocs pétroliers ont bouleversé l’économie mondiale. Le 1er choc pétrolier né de la guerre du Kippour en 1973 a conduit à une multiplication par 5 du prix du pétrole. Le deuxième choc pétrolier né de la révolution iranienne de 1979 et de la guerre Iraq a entrainé le doublement du prix du pétrole de 79-80. Cette crise de l’énergie a eu d’énormes conséquences sur l’activité économique.
     Dans un 1er temps l’augmentation du prix du pétrole alourdit considérablement les dépenses de consommation interne et la hausse des prix se répercute sur l’ensemble de l’économie. Dans un 2nd temps, l’augmentation de la facture des importations énergétiques a entrainé une contraction du revenu disponible destiné aux investissements et aux autres consommations : ce qui agit négativement au niveau de la demande nationale et mondiale. Le ralentissement de la demande a provoqué la stagnation de la production et la montée du chômage.
     Cependant l’ampleur de la crise des années 70-80 a été tel qu’on ne peut pas imputer tout aux seuls chocs pétroliers. Ils ont surement provoqué le déclenchement de la crise. On a ainsi noté que le montant des dépenses énergétiques ne représentait que 1% du PIB des PIC. La réalité est que d’autres indicateurs s’étaient déjà détériorés avant 1973.
2-Les causes profondes de la crise
La crise de l’innovation
     La crise des années 70-80 marque le retournement du cycle Kondratieff et coïncide avec la fin des innovations porteuses des années 1950 (automobiles, biens d’équipement ménagers, etc.) Avant la crise, les innovations étaient devenues moins nombreuses et moins créatrices d’emploi.
La crise de l’intervention de l’Etat
     Selon certains analystes, l’Etat intervenait trop et mal dans l’activité économique. Les prélèvements opérés étaient excessifs : 45,6% du PIB en 1985 en France ; 38,1% au Royaume uni et 28% au Japon. Une telle intervention de l’Etat décourage l’initiative privée et les investissements. Elle favorise la fraude et le travail au noir.
     D’une manière générale les dépenses de l’Etat ne sont pas efficaces où elles ne servent qu’à la bureaucratie. Les dépenses de relance Keynésienne qui ont été effectuées n’ont fait qu’empiré la situation en favorisant la flambée des prix c’est-à-dire l’inflation.
La crise du fordisme
     La crise de l’organisation scientifique du travail (OST) a provoqué un ralentissement de la productivité alors qu’au même moment les besoins de financement des entreprises n’ont cessé d’augmenter. Les gains de productivité obtenus ne suffisaient plus pour financer les investissements et les salaires.
La crise monétaire
     Le système monétaire international hérité de BRETTON WOODS s’est effondré à la suite de la déclaration du président NIXXON en 1971 sur la non convertibilité du dollar en or. Or cela entrainait une désorganisation du système monétaire mondiale.
Quelles sont les politiques économiques ?
Une politique économique est l’ensemble des moyens et des mesures mis en œuvre par les pouvoirs publics pour résoudre les difficultés économiques auxquelles ils sont confrontés à court, moyen et long terme.
Nous distinguons essentiellement deux politiques économiques c'est-à-dire la politique conjoncturelle et la politique structurelle.
La politique conjoncturelle
C’est la politique économique de court terme. Elle comporte 3 éléments : la politique budgétaire, la politique monétaire et la politique des taux d’échanges.
Au niveau de la politique conjoncturelle :
-la politique budgétaire utilise comme instrument le budget de l’Etat à travers ce budget elle vise deux objectifs :
*relancer la demande et l’emploi ; cela passe par l’augmentation des dépenses publiques et les salaires. On utilise alors le déficit budgétaire qui va se traduire par un endettement de l’Etat.
*ralentir l’activité économique, combattre l’inflation ; cela nécessite la rigueur et passe par la diminution des dépenses publiques et des salaires. Cela se traduira par une augmentation des prélèvements ;
Au niveau de la politique monétaire
-plusieurs instruments sont utilisés : le taux d’escompte, l’encadrement du crédit, les réserves obligataires, l’open market. L’objectif de la politique monétaire est soit une croissance expansionniste qu’on obtient en soutenant la demande soit un ralentissement économique qu’on obtient en prenant les mesures restrictives pour refroidir la machine économique et lutter contre l’inflation ;
-la politique des taux de change utilise comme instrument :
*la monnaie forte ; en réévaluant : A travers la réévaluation, l’objectif visé est d’amener les entreprises à faire des efforts de productivité.
*la monnaie faible ; la dévaluation : A travers la dévaluation, l’objectif visé est la relance des exportations.
La politique structurelle
C’est la politique économique de moyen et long terme qui se résume à la politique industrielle et à la politique des revenus.
La planification utilise le plan comme instrument ; celui-ci peut être incitatif ou impératif. L’objectif de la planification reste l’orientation des décisions d’investissements des entreprises.
La politique industrielle utilise comme instrument les subventions et les nationalisations. Son objectif est de contrôler les secteurs clés de l’économie, lutte contre les monopoles et constitue une vitrine sociale.
La politique des revenus utilise comme instrument la fiscalité et augmente la part des salaires ou des profits dans la valeur ajoutée et les prix en contrôlant ou en gelant certains prix.
La politique des revenus a comme objectif la correction de certaines inégalités sociales, la relance de la machine économique et la lutte contre l’inflation.
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